Il en faut parfois très peu pour créer des légendes. On dit que la plupart du temps, c’est le conteur lui-même qui donne toute sa force au récit. Mais les histoires sont si nombreuses que la plupart finissent dans un coin sombre de votre bibliothèque sans que vous ne soupçonniez toutes la magie qu’elles renferment.
Celle de Berceuse pourrait être longue. Elle l’est d’ailleurs. Pour une simple moniale, son chemin n’a cessé de changer de direction. Le plus important -et en ce qui la concerne- serait peut-être d’évoquer le pourquoi d’un tel surnom mais la conteuse que je prétends être a déjà trop souvent usé sa plume en tentant de raconter toute son histoire.
Mais si cela vous intéresse, sachez que tout a commencé il y a quelques années au Monastère de Shing Jea. Forcement ce ne pouvait être une enfant comme les autres. Son culte l’a poussé vers une utilisation de sa magie qu’elle n’aurait pu imaginer. Sa première expérience avec les prières de châtiments l’a d’ailleurs rendu quelque peu… Bizarre. Le phénomène ayant eu lieu très tôt, le temps a vite fait de cacher ce détail derrière un amoncellement de souvenir. Mais c’est à cette époque là qu’elle a hérité de ce sobriquet. L’enfant a mis du temps avant de reparler normalement et à préférer se terrer dans le silence. Pour autant elle n’était pas muette, non. Elle passait juste son temps à fredonner.
Pas de quoi s’inquiéter, c’est d’ailleurs une simple et dérisoire histoire qu’il l’a sortie de son pseudo mutisme. Le si mystérieux Razah lui a rendu la parole par la seule évocation de son existence.
Pour ce qui est de savoir ce qui s’est passé plus en détail, vous n’aurez malheureusement pas de réponse. Mais les histoires d’amour ont tendance à la faire retourner au silence et comme pour compenser ce malaise, elle n’a cessé de voyager de continent en continent sans pour autant y trouver une quelconque attache.
D’ailleurs votre chère Maîtresse de Guilde approcherait plus du statue de paria bien que désormais elle semble avoir choisit les luxons. Les guerres de clans ne l’amusent qu’à moitié.
A l’occasion je tacherais de remettre la main sur son histoire.